A Crozon
L'inauguration de l’œuvre des cantines scolaires a eu lieu hier.
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M. Nicol, inspecteur primaire, fait un magistral exposé de ce qu'est l'enseignement laïque. Il invite les maîtres et les élèves à revendiquer comme un titre d'honneur ce nom de « laïque » auquel quelques-uns essaient d'attacher un sens méprisable.
De nouveaux chants et divers morceaux sont dits par les élèves, garçons et fillettes, puis M. Riou apporte les sentiments de bonne confraternité de la société de Châteaulin.
M. Petitcolas excuse M. Brunelat, président de la société de Brest, et dit quel sens les enfants doivent attacher aux cantines.
« Venez-y, leur dit-il, sans crainte et sans fausse honte, car elles sont une œuvre de solidarité sociale. Venez y, car vous y mangerez le pain de la solidarité et non celui de la charité. »
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Une collecte, faite au profit des pauvres des cantines, a rapporté la somme de 43 francs. Mais il est midi. C'est l'heure du déjeuner des écoliers. Les soupes sont servies à 150 enfants.
M. le sous-préfet, M. l'inspecteur primaire et plusieurs autres personnes goûtent au potage scolaire, qui a, certes, excellente saveur. Un banquet de 40 couverts a réuni ensuite, à l'hôtel du Commerce, sous la présidence de M. Duval, sous-préfet, les amis des écoles laïques. Le menu était fort bien servi et le déjeuner s'est passé au milieu d'une gaieté de bon aloi.
Sur la proposition de M. Petitcolas, une collecte a été faite pour décerner, à la fin de l'année scolaire, un prix à l'élève jugé le plus méritant. Une somme de 25 francs a été recueillie, elle servira à délivrer deux prix, l'un à l'école des garçons et l'autre à l'école des filles.
Avant de se séparer, les assistants ont décidé d'adresser à M. Loubet et au chef du gouvernement l'expression de leur profond attachement à la République. |
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