CAMARET
L'art à Camaret. — On nous écrit :
« La création d'une société musicale et dramatique passionne en ce moment la cité camarétoise, création dont l'honneur revient à M. Jean Borély, conseiller municipal et votre correspondant à la Dépêche, qui s'est révélé organisateur de premier ordre.
« Encouragé par M. Guéguinou, maire, MM. François Keraudren, Bernard Mignon, adjoints et tous ses collègues de la municipalité, bien secondé par de dévoués commissaires, M. Borély a su réunir déjà les premiers éléments d'un orchestre qui, sous la très habile direction de M. Yvetot, s'est fait entendre pour la première fois, dimanche, sur la scène de la salle des fêtes de la mairie.
« Car, désormais, Camaret possède son théâtre, véritable théâtre de famille où, concurremment avec les auditions philharmoniques, évolueront des pièces interprétées par les jeunes gens de la localité, pleins du désir de distraire un public jusqu'ici privé de joies artistiques.
« Les membres honoraires et effectifs, chaque jour plus nombreux, apportent leur cotisation, les bonnes volontés se groupent autour de l'organisateur, dont l'idée prend corps de plus en plus — M. Antoine lui-même, oui, le directeur de l'Odéon, n'a-t-il pas promis l'envoi de postiches, de toiles et de costumes ? — Aussi va-t-on inaugurer, à l'usage des adhérents un cours de solfège et d'instruments divers.
« La représentation d'ouverture, donnée devant un parterre de jolies femmes et de notabilités civiles et militaires, fut un triomphe pour les exécutants, parmi lesquels nous citerons les charmants enfants de notre si sympathique commandant d'armes, Mlle Gabrielle Laroche, pianiste émérite, et son frère Pierre, violoniste ;
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Mlles Hélène et Jeanne Sévellec, violonistes, tous vraiment dignes d'éloges dans le Noël, d'Holmès ; la gavotte de Mignon, l'Hymne d'Autriche, la Romance, de Gebaver.
« Une mention spéciale au petit André, qui paganinise dès l'âge de cinq ans.
« Après nous avoir émerveillés par l'impeccable exécution de la Méditation de Thaïs et de la Cavatine, de Raff, — magistralement accompagnée au piano par M. Martinet, — le virtuose Yvetot, qui a décidément plusieurs cordes, à son... archet, souleva des éclats de rire, au moyen d'une inénarrable sélection de monologues et de chansons. Enfin, sa première élève, Marguerite Borély, fut fort goûtée dans Sérénade badine et dans Arlequin et Colombine ; diseuse consommée autant, que parfaite violoniste, la gracieuse enfant détailla à ravir cette belle bluette : Au pain sec.
« La soirée fut close par La paix chez soi, comédie de Courteline, prestement enlevée.
« Merci à M. Borély et à tous ses collaborateurs !
« A l'étude : Jean-Marie, drame breton, d'André Theuriet ; le Misanthrope et L'Auvergnat, de Labiche, etc.
« UN INVITÉ. » |
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