Landévennec. — On lit dans l'Océan du 31 août : Samedi, 26 du courant, dans l'après-midi, le garde-maritime Floch, de la station de Landévennec, était allé dans son canot, avec son gendre, le nommé André François, matelot retraité, à Trégarvan pour affaire de service.
Après être restés quelques temps à Trégarvan, ils ont repris la mer pour regagner Landévennec.
Il était environ 8 heures un quart du soir, et le canot se trouvait à peu près par le travers de l'endroit dit Pen Butun, où il existe un bois touffu appartenant à l’État, à une distance de 8 à 10 mètres de la grève, lorsque tout-à-coup André, saisi probablement d'un transport au cerveau, soutint à son beau-père qu'il faisait fausse route et retournait sur Trégarvan au lieu de se diriger sur Landévennec, et voulut le faire virer de bord.
Floch, qui était à la godille et gouvernait, sachant parfaitement qu'il était en bonne route, ne cessait de répondre à son gendre qu'il se trompait.
Celui-ci, toujours sous l'impression de son idée fixe, se déshabilla, ne gardant que son tricot de dessous et son pantalon de drap, et sans attirer l'attention de son beau-père, sauta du canot à la mer,
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et se dirigea vers la grève où Floch le vit debout un instant après. Il dirigea son canot debout en plein, tout en l'appelant et l'invitant à revenir à bord, mais inutilement. André répondait toujours qu'il voulait aller à Landévennec par terre et non à Trégarvan. Puis, il disparut subitement, sans laisser de trace. Floch mouilla son canot à l'endroit où André avait atterri et passa la nuit à veiller, appeler, mais rien ne vint faire cesser son anxiété, et il ignore positivement si son gendre s'est noyé où s'il s'est perdu dans les profondeurs du bois. Il n'a du reste, entendu aucun clapotement indiquant la présence d'un homme dans l'eau, nageant ou s'y débattant.
La vase de l'endroit où il a atterri porte la trace de ses pas, mais seulement pour aller à terre, et non pour revenir se jeter de retour à l'eau, ce qui fait supposer que ce malheureux se sera enfoncé dans le bois, s'y sera égaré et peut-être y sera tombé frappé d'apoplexie.
Les renseignements que nous recevons aujourd’hui, nous annoncent que les marins de la Psyché ont fait, lundi dernier, une battue dans le bois de Pen-Butun; elle n'a malheureusement produit aucun résultat. |
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