CAMARET
NE NOUS ILLUSIONNONS PAS. — A une centaine de mètres du village de Kerhos et tout près de la ligne de chemin de fer Camaret-Crozon, la société « Mineur-Châteaurouge-Paris » opère depuis quelques semaines dans le but de découvrir du minerai de fer, dont un gisement, important, paraît-il, s'étendrait sur plus de deux kilomètres dans la direction : grève de Lamsos-presqu'île de Quélern.
A Camaret, le bruit court que l'on a fait des découvertes sensationnelles; les uns parlent de charbon, d'autres de minerai de cuivre, voire même d'or.
Dans un petit champ à pâturage, propriété du sympathique Henri Alix, du village de Kerhos, à mi-distance des deux extrémités du gisement supposé, on a creusé un puits de forme rectangulaire, profond de 7 à 8 mètres, surmonté d'une bigue et d'un treuil à bras pour l'extraction des matériaux. Trois hommes y travaillent sous la direction d'un chef mineur.
Le terrain est rocailleux : parfois l'homme est impuissant, mais un coup de mine savamment préparé par le chef d'équipe et la roche s'effrite.
Point de charbon, ni de minerai; de l'or, encore moins.
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Nous apprenons qu'un métal jaunâtre fut bien découvert, mais à un kilomètre environ de cet endroit, au Veryac'h dans le puits d'une propriété. Mais, hélas ! ce n'est pas de l'or.
Les mineurs n'espèrent obtenir rien de très sérieux avant d'avoir atteint 16 mètres de profondeur. Ils ne sont donc qu'à mi-chemin. De la pierre assez friable, d'une parfaite blancheur, a été recueillie (on serait, paraît-il, en présence de porcelaine) et une autre terre fine, très lisse de couleur gris cendré (du minerai d'étain, disent certains). Des échantillons, ont été expédiés à Paris pour y être analysés.
Nous avons rencontré au retour, un vieux cultivateur à l'œil malin : « J'ai quatre champs sur l'alignement, nous dit-il. Ne croyez-vous pas que je vais faire la bonne affaire ? C'est qu'ils ne les auront pas pour rien... »
Plusieurs autres propriétaires font les mêmes rêves, mais nous leur conseillons la patience et pas trop d'illusions. |
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