Crozon. On écrit de Crozon à "l'Union républicaine", en date du 23 août:
« Samedi, vers 1 heure, deux enfants jouant sur la grève du Portzic, en Crozon, mirent le feu à quelques branches d'ajonc desséché.
En peu de temps, la falaise, qui est garnie de bruyère et de ronces, était en flammes.
Sous l'influence d'une chaleur torride et favorisé par une petite brise, le feu dévora en quelques heures la maigre végétation de la grotte qui surmonte les grottes dites de Morgat.
« La gendarmerie se rendit sur les lieux ; des paysans, quittant leurs travaux, essayèrent d'arrêter l'incendie en coupant les ajoncs et les bruyères. A 7 heures du soir, le feu paraissait circonscrit, mais il continuait à brûler lentement les racines desséchées dans la terre.
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A minuit, le feu menaçait de s'étendre et de dévorer tout le plateau. La gendarmerie fut rappelée et le tocsin appela au secours.
« Armés de pioches, de pelles, de faucilles, les habitants de Crozon se rendirent sur le théâtre de l'incendie. Quelques hectolitres d'eau auraient suffi, mais pas d'eau aux environs, sinon la mer, peu accessible à cette heure.
On parvint néanmoins à arrêter les progrès de ce feu, qui durerait encore si le vent soufflant du nord n'était venu le ralentir.
La pluie d'hier matin a fini par éteindre cet immense brasier qui donnait, la nuit, à la montagne, l'aspect d'un volcan. » |
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