On nous écrit de Crozon : — Ce matin, 11 novembre, le petit port du Fret offre un aspect lamentable ; sur une douzaine de barques qu'il contient, la moitié est coulée et le quai est garni des agrès de ces bateaux que les pêcheurs se sont efforcés de sauver au péril de leur vie.
Ainsi, vers une heure du matin, le douanier de service entendit des cris de détresse partir d'une embarcation. Aussitôt il prit ses mesures, aidés des autres employés, pour envoyer une amarre à cette embarcation qui chassait sur ses ancres.
Il y parvint, mais ce n'était pas des cris d'alarme que jetait le marin qui la montait, mais des cris de rage. Il ne voulut pas venir à terre par le moyen qu'on lui offrait.
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Son embarcation en chassant passa à côté d'un autre bateau plus solide. II y grimpa au moment où le sien, plein d'eau, coulait.
Le vent était si furieux que les coups de mer couvraient à chaque instant le quai, qui est pourtant abrité à 200 mètres de distance par la terre. La mer était aussi relativement basse, puisque nous sommes dans les mortes-eaux ; c'est vous dire la force du vent.
J'apprends à l'instant que le littoral jusqu'à Roscanvel offre le même aspect de désolation partout où les bateaux sont mouillés d'habitude. Il y a même une chaloupe de disparue, mais il n'y avait personne à bord.
Près du fort de l'Ile-Longue deux chalands de l'Etat ayant à bord 2 pièces de canon chacun sont à fond. |
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