Camaret. — On nous écrit le 17 :
Incendie. — Vers minuit, la nuit dernière, le tocsin appelait la population à l'aide. Un incendie venait de se déclarer dans une petite maison du quartier neuf et habitée par les frères Lastennet. L'un de ceux-ci fait actuellement la pêche à l'île de Sein. Le second, qui navigue au commerce, était arrivé hier au port, venant d'Espagne. Rentré hier soir pour se coucher, il a allumé sa lampe et s'est couché sans l'éteindre. Celle-ci, placée près du lit et renversée par le dormeur, a mis le feu au lit. Lastennet n'a eu le temps que de se sauver.
Les secours ne se sont pas fait attendre, mais déjà toute la maison était en flammes. Le travail consistait à empêcher la propagation du feu. Camaret n'a pas de pompe d'incendie. Aussi, toute personne, en accourant, apporte baquet, seau ou baratte.
M. Morin, commissaire de l'inscription maritime, prend la direction des secours. Des échelles sont appliquées aux murs et sur le toit, des deux côtés à la fois. Deux chaînes sont formées.
|
On défonce la toiture et on inonde la maison par des ouvertures.
Parmi les braves gens qui participent au sauvetage, c'est à qui montera le premier sur le toit. Nous y avons remarqué, entre autres, les nommés Le Mignon (Bernard), 2e maître canonnier en disponibilité; Meilard (Théodore), quartier-maître voilier ; Férec (Auguste) ; Germain, menuisier; Aimé, ferblantier, et plusieurs autres, dont les noms nous échappent, étaient aussi présents. Le maire et son adjoint, le recteur et son vicaire, M. Raoul, officier de marine, un étranger à la localité, que l'on dit être un colonel en retraite, les agents de la marine, le personnel disponible de la brigade des douanes, ayant M. Borvo, son lieutenant, en tête. Tous aidèrent à la chaîne ou au maintien de l'ordre.
A deux heures du matin, le feu était complètement éteint, mais rien n'a pu être sauvé.
La maison incendiée, qui appartient à M. Belbeoch (Joseph), est assurée. |
 |