Camaret. — Lancement d'un bateau de sauvetage — M. de Muller, notre sympathique commissaire de l'inscription maritime a organisé dimanche dernier une bien belle fête locale à l'occasion du baptême d'un nouveau bateau de sauvetage, lequel a nom Comte et Comtesse du Dognon.
La population de Camaret, ainsi que celle des villages environnants, s'était rendue au Styvel, près de la maison-abri. Le bateau, bien assis sur son charriot couvert de pavois, tout flambant neuf, était dehors. A 1 h. 1/2 le clergé arrive; l'équipage, revêtu de ses ceintures de liège, est déjà à son poste. Y prennent place également : Mme de Muller, en qualité de marraine, et M. Martin, maire de Camaret comme parrain ; MM. Granjon de l'Epinay, inspecteur, délègue du comité central et de Muller, président du comité local.
La cérémonie religieuse terminée, MM. l'inspecteur et le commissaire de Marine prennent successivement la parole. Le premier a dit combien était bon à ceux qui possèdent de venir en aide à ceux qui sont dans le malheur ; il a en quelques mots expliqué les mobiles qui avaient poussé M. le comte et Mme la comtesse du Dognon à léguer à la Caisse de sauvetage les fonds nécessaires à l'établissement d'un bateau avec son matériel. M. de Muller a fait valoir le courage de nos vaillantes populations quand il s'agit de se porter au secours de leurs semblables.
Après ces discours, qui ont été écoutés avec la plus grande attention, une grêle de dragées est tombée de toutes parts sur les assistants.
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On s'est alors réuni sur le quai, où des tirs à la carabine ont eu lieu. Une poule amarrée sur un plateau à 40 mètres de la cale et on tirait dessus. Cet exercice, assez nouveau chez nous, a été suivi avec grand intérêt malgré une bise piquante.
Le mât de cocagne n'a pas chaviré, c'est là où nos enfants excellent.
Tous ces mouvements ont été suivis avec entrain par la population.
Cet entrain était d'autant plus marquant que la paye des 150 ouvriers étrangers qui travaillent aux fortifications et aux casernes que l'on édifie chez nous, avait eu lieu la veille. Pour le soir c'était une gaité presque générale. Les débitants ont fait de l'or.
Un banquet, auquel une cinquantaine de personne ont pris part, a été donné, à 6 heures, à l'hôtel du Commerce. M. l'inspecteur du sauvetage présidait en compagnie de MM. de Muller et Martin. Les membres du comité local, l'équipage du bateau au complet, tous ces braves étaient là comme chez eux. On s'est séparé vers 9 heures, après de petites allocations de MM. Granjon de l'Epinay et de Muller.
Le bal a alors commencé : toute la jeunesse camarétoise s'y était donnée rendez-vous et on a dansé jusqu'au jour.
Il en a été de même salle Dagorn, où le biniou et la bombarde, dont les amateurs sont encore nombreux dans nos campagnes, ont commencé à jouer à 6 heures du soir pour finir à 6 heures du matin. |
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