Landévennec. — On nous écrit le 24 :
Charité chrétienne. — On commente très vivement, à Landévennec, l'attitude du clergé au sujet d'un fait qui a provoqué une assez vive émotion dans notre commune.
Dimanche dernier, quelques jeunes gens allaient boire dans l'auberge de M. Le Monze, aubergiste à Tal ar Groas. A neuf heures, tous étaient rentrés chez eux, mais le lendemain matin, l'un d'eux, le jeune Le Cam, âgé de 15 ans, domestique chez M. Boussard, à Kerbéron, succombait aux suites d'une congestion alcoolique.
Devant le cadavre de cet enfant, victime inconsciente et soumise, le recteur de Landévennec a été pris d'une belle indignation.
Pour faire un exemple, il a refusé ses prières au jeune Cam.
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Cette belle indignation s'explique d'autant moins que deux hommes et une femme, qui se sont suicidés ces dernières années, ont eu les honneurs du culte.
Il est bon d'ajouter que ces suicidés avaient quelque surface, tandis que le jeune Cam était un pauvre petit pensionnaire de l'hospice de Brest, sans sou ni maille.
L'Étoile de la Mer, commentant ce bel exemple de charité chrétienne, qui a produit une vive émotion dans notre commune, dit que tous les honnêtes gens du pays « approuvent la conduite énergique de leur pasteur ».
On peut, sans crainte donner à l’Étoile de la Mer le plus formel démenti. Personne ici n'a approuvé la conduite d'un prêtre qui, sous prétexte d'exemple, refuse de bénir le cercueil d'un enfant. |
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