CAMARET L'incendie de la chapelle. — On nous adresse les renseignements complémentaires suivants concernant l'incendie de la chapelle de Rocamadour :
« Vers cinq heures, vendredi matin, les habitants de Camaret étaient réveillés brusquement par les appels du tambour et la sonnerie lugubre du tocsin, le feu venait d'éclater subitement dans la chapelle Rocamadour, située à la pointe de Camaret, près du fort Vauban. Les douaniers de garde à la Pointe, le sous-patron Broise et le prépose Courtois, qui les premiers avaient aperçu les sinistres lueurs donnent partout l'alarme et avertissent les autorités locales qui se rendent, suivis des habitants, sur les lieux de l'incendie. La pompe municipale est aussitôt mise en batterie et les dévoués pompiers attaquent le feu, s'efforçant de le circonscrire mais tous les efforts sont vains, le vent souffle avec rage et rabat sur les pompiers et les personnes faisant la chaîne une fumée aveuglante mélangée d'étincelles. Tout le monde redouble d'énergie. A ce moment, arrive au pas gymnastique un détachement de la 2e batterie du 18e bataillon d'artillerie caserné à Lagatjar qui, sous les ordres de leurs officiers, MM. le capitaine Cabellic, Oudé et Troadec, lieutenants, mettent une seconde pompe en batterie, laquelle, à son tour, inonde le foyer, mais tout est inutile. Le feu, activé par le vent, embrase la chapelle en peu d'instants.
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Les flammes jaillissent de toutes parts et la toiture, dans un immense fracas, s'abat comme un château de cartes, lançant vers le ciel des myriades d'étincelles. C'est fini ! Il ne reste plus que les murs, et le clocher toujours debout montre au lever du petit jour sa silhouette noircie mais rigide et fière comme au temps jadis lorsque les boulets ennemis lui enlevèrent le sommet de son clocheton. Cette vieille chapelle édifiée en 1527 était, avec le fort Vauban, une des curiosités de notre cher Camaret, les touristes, artistes, amateurs de monuments anciens, regretteront autant que les habitants la perte de cette vieille relique. Il convient d'adresser des éloges mérités aux habitants, à la troupe, à la douane, car tous, sans exception, rivalisèrent de zèle et d'énergie pour soustraire au terrible fléau la vieille chapelle de Rocamadour. Éloges aussi au maire, à ses deux adjoints, à l'administration de la marine, qui organisèrent les premiers services d'ordre avant l'arrivée de la troupe. Un piquet d'artilleurs reste, ainsi que de nombreux habitants, sur les lieux pour inonder les décombres qui, ce soir encore, fument.
Une enquête faite par la gendarmerie n'a, à cette heure, donné aucun résultat sur les causes du sinistre. » |
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