(Par dépêche de notre correspondant)
Camaret, 1er décembre.
Ce fut une cérémonie profondément émouvante en sa simplicité. Tout Camaret était en deuil. Mme Antoine, à qui d'incessantes preuves de bonté, de générosité délicate avait gagné la reconnaissance et la sympathie affectueuse des marins, laisse dans ce petit coin de Bretagne où le directeur de l'Odéon a fixé sa résidence d'unanimes regrets.
Quelques amis avaient accompagné M. Antoine et ses fils dans leur douloureux voyage. Il y avait là M. Poulain, frère de la défunte ; M. et Mme Georges Ancey, MM. Eugène Brieux, Georges Nanteuil, Maurice Vaucaire, Max Maurey, Saint Pol Roux, Mlle Juliette Clarens.
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Après une messe basse dans la petite église du village, on se rendit au cimetière.
Sur la tombe, un marin vint exprimer en quelques mots touchants le chagrin qu’éprouvent ceux qui ont connu la bienfaitrice de Camaret et l'attachement qu'ils ont voué à M. Antoine et aux siens.
Ce fut tout. On regagna tristement la maison et la mélancolie s'étendit sur la côte aride.
Cependant au cours de la journée, des marins, le visage assombri, se succédèrent au cimetière pour déposer sur la tombe à peine refermée des croix de fleurs rustiques.
LE GOFF. |
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