CAMARET
Hier matin, de 8 h. 30 à onze heures, le trois-mâts mixte Pourquoi Pas ?, le célèbre navire qui a accompli l'exploration de l'Antarctique et porté glorieusement le pavillon français dans les solitudes inexplorées, a fait escale sur notre rade, sous le commandement de son propriétaire, le docteur J.-B. Charcot.
Le Pourquoi Pas?, armé cette année en vue d'une campagne scientifique des plus importantes au point de vue de la pêche, travaille comme navire de la marine nationale et porte la flamme de guerre. Le docteur Charcot, au moment de doubler la pointe de Bretagne, était venu à Camaret pour conférer avec son collègue et ami Georges Toudouze au sujet de questions auxquelles tous deux travaillent de concert, sous le patronage du ministère de la Marine, questions de propagande de la Ligue maritime.
Le docteur Charcot n'est pas seulement l'explorateur de l'Antarctique, le continuateur des grands navigateurs français comme Bougainville et Dumont d'Urville; après avoir accompli des randonnées particulièrement dramatiques pendant la guerre, alors qu'il commandait un chasseur de sous-marins d'un type créé sur ses plans, il est devenu président du Yacht-Club de France et il préside également la commission du yachting de la Ligue maritime.
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Le docteur voulait, en outre, profiter de son passage dans notre port pour faire visiter aux officiers et aux savants embarqués en mission spéciale à son bord nos organisations de pêche.
Il a été reçu à son arrivée à terre par M. Pierre Le Douguet, maire de Camaret, qui l'a conduit, ainsi que son état-major, à bord de divers bateaux de pêche sur le point de prendre la mer et dont l'équipement était prêt pour une campagne lointaine, ensuite à bord de nos viviers de langoustes, enfin dans nos usines de sardines.
A l'issue de cette visite, le docteur Charcot et les siens ont été reconduits à bord du Pourquoi Pas? par MM. Le Douguet, Arsène Le Dé (qui, comme capitaine au long cours fut mobilisé pendant la guerre dans les mêmes flottilles que le docteur Charcot, avec qui il se rencontra au cours des opérations au large des côtes allemandes), et par M. Georges Toudouze. A onze heures, le Pourquoi Pas? faisait route vers le raz de Sein, salué par de nombreux spectateurs accourus sur la jetée pour admirer ce navire illustre, qui est un des plus beaux trois-mâts actuellement existants et une des unités qui font le plus d'honneur à la marine française. |
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