CROZON
LA PROPAGANDE ANTITUBERCULEUSE.
— Le dimanche 8 mai a eu lieu à Crozon une conférence de propagande en faveur du dispensaire antituberculeux.
Nos concitoyens s'étaient rendus en foule salle du patronage à l'appel du comité cantonal, qui s'était assuré le concours du docteur Quelmé, de Brest, secrétaire général du comité départemental.
Sur l'estrade, à côté du conférencier, avaient pris place M. le curé Doyen, M. le maire, M. Gualès. conseiller d'arrondissement ; Mlle Ory, inspectrice d'hygiène d'arrondissement, et les membres du comité local.
M. Daniel ouvre la séance. Il présente le conférencier qui a été délégué par le comité départemental pour exposer, avec l'autorité que lui donne sa grande expérience médicale, l'importance du danger que constitue la tuberculose et les moyen mis en œuvre pour la combattre.
M. le docteur Quelmé prend ensuite la parole. Dans une causerie, dont il avait adapté la forme et le ton à l'esprit du public qui l'écoutait, il a su, pendant près d'une heure, intéresser son nombreux auditoire. Par des chiffres qui ont leur éloquence, il montre les ravages que fait la tuberculose dans nos populations, tant à la ville qu'à la campagne. Le mal est immense, et cependant, jusqu'en ces dernières années, on ne faisait pas grand' chose pour l'enrayer. Il fallut les sévères leçons de la guerre pour montrer la nécessité d'une organisation méthodique de la lutte contre le fléau envahissant.
Le conférencier expose à grands traits le plan d'organisation tracé par le conseil général du Finistère. Un comité départemental est constitué qui comprend toutes les autorités du département, sans distinction de parti ; il coordonne tous les efforts en vue de la lutte antituberculeuse, avec l'aide des municipalités, des groupements et œuvres locales de bienfaisance, de toutes les bonnes volontés, sans distinction de parti ni d'opinions politiques ou religieuses. Le conférencier examine les moyens mis en action pour combattre le mal : les dispensaires les sanatoria, l'isolement hospitalier. Il expose le but du dispensaire, qui est le pivot autour duquel gravite toute l'action antituberculeuse. Il définit le rôle du médecin et de l'infirmière visiteuse qui assurent le fonctionnement et montre que de leur étroite collaboration dépend le succès de l'œuvre.
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M. Quelmé prévoit la création de consultations ambulantes dans les communes du canton, que leur éloignement du chef-lieu rend difficile pour les malades la fréquentation du dispensaire. Mais le fonctionnement d'un dispensaire exige des dépenses considérables. Il faudra donc se procurer des ressources. Il faut que les municipalités du canton par le vote de subventions, les particuliers par leurs souscriptions et leurs dons contribuent à l'entretien du dispensaire local.
M. le docteur Quelmé termine en faisant an pressant appel à l'auditoire. « Soutenir l'œuvre antituberculeuse, dit-il, c'est faire œuvre de prévoyance intelligente, c'est consentir un léger sacrifice pour la sauvegarde, de la santé autour de soi et la préservation de notre race. »
Le conférencier a été fréquemment applaudi.
M. Daniel remercie le docteur Quelmé d'être venu jusque dans la presqu'île de Crozon semer le bon grain de la ligue antituberculeuse. Il l'assure que sa brillante causerie, si vivante, si documentée, restera dans l'esprit du nombreux auditoire et espère que son éloquent appel au public aura été entendu.
M. Cariou, en quelques mots, remercie également le docteur Quelmé et l'assure de l'appui de la municipalité pour assurer le succès de l'œuvre antituberculeuse dans la commune.
Des projections cinématographiques montrent ensuite, sous une forme sensible, les dangers de la tuberculose.
Le comité remercie M. le curé et MM. les abbés, directeurs du patronage, qui ont mis la salle à la disposition de l'œuvre et prêté leur concours pour la séance cinématographique.
Le succès de la conférence de dimanche a montré l'intérêt que porte la population à l'œuvre antituberculeuse et laisse espérer qu'elle voudra y participer lorsque le comité lui demandera d'y contribuer par une légère cotisation. |
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