Crozon
NÉCROLOGIE. — Dimanche dernier ont eu lieu à Crozon, au milieu d'une nombreuse affluence, les obsèques de M. Marchadour, instituteur public.
Dans la nombreuse assistance, on remarquait les maires de Crozon et de Telgruc, les conseillers municipaux, les instituteurs et institutrices du canton, les fonctionnaires, des délégations de la section des prisonniers de guerre et des sociétés locales.
Le cercueil disparaissait sous les fleurs ; de superbes couronnes étaient offertes par le corps enseignant du canton et par la société cantonale des prisonniers de guerre. Les élèves de M. Marchadour suivaient le convoi, portant des gerbes de fleurs.
Au cimetière, des discours émus, prononcés par M. Cariou, maire, au nom du conseil municipal, et par M. Bott, président de la délégation cantonale retracèrent la courte et brillante carrière du maître regretté.
Né à Telgruc, M. Marchadour fit ses études primaires à l'école de Crozon, où il devait revenir comme instituteur après sa sortie de l'école normale.
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Mobilisé en 1914, il est affecté au 219e régiment d'infanterie et prend part à toutes les opérations difficiles de ce « régiment modèle de discipline, de superbe bravoure et de dévouement ». Promu au grade de lieutenant, il obtient deux citations élogieuses pour sa belle conduite devant l'ennemi.
Le 20 mars 1918, sa section est soumise à un bombardement par obus toxiques et le lieutenant Marchadour subit les effets des gaz; sa robuste constitution en triomphe cependant et, fait prisonnier au Chemin des Dames, il supporte assez bien les privations de la captivité.
La paix signée, Marchadour retrouve avec joie sa chaire à l'école de Crozon, où il aspirait d'achever sa carrière.
Une retraite brutale l'amène au tombeau à l'âge de 37 ans.
C'est un noble cœur, un bon maître qui disparaît; ses nombreux amis, ses collègues et ses élèves ne l'oublieront pas.
Nous adressons à sa veuve, à sa fillette et à toute sa famille nos respectueuses condoléances. |
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