LANDÉVENNEC
LE PARDON. — Un « pardon » n'est pas nécessairement l'acte qui « pardonne ».
C'est, dans notre région, quelque chose de joyeux, plein de sourires et plein d'entrain. Une assemblée heureuse, toute tissée d'amusements et de bon temps. La joie c'est un peu l'oubli des réalités. Le passé a ses regrets, comme l'avenir a ses promesses. Mais le présent, bons moments vécus, a ses charmes, en dépit des chagrins des mécontents.
Landévennec a su, à son « pardon », satisfaire les plus exigeants, et donner, sous le plus beau soleil, dans la plus jolie rade, l'accueil le plus joyeux à toute une jeunesse amoureuse de sport et de mouvements, à toute une jeunesse effervescente et rieuse.
Les danses aux consonances américaines ont eu un plein succès, mais point pour ternir le brio de nos bonnes, honnêtes et sympathiques gavottes. Un voisin me prie de ne pas écrire « lymphatiques gavottes ». Ah ! non. J'y souscris sans une seconde d'hésitation. Quelle gaieté de bon aloi. Quelle joie de vibrante santé ! Sympathiques, mieux que je ne saurais l'écrire.
Mais tout ne se passait pas dans les « dancings ».
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Il y avait dans la rade cinquante et quelques bateaux, profilant, sur une mer d'un lapis introublé, leurs voiles blanches, leurs voiles bleues, leurs voiles rouges. Tricolores lumineux, dans une lumière de fête.
Vers le soir, ces voiles bleues, blanches et rouges ont regagné leurs ports, perdues dans un soir violet, vers Brest, Plougastel, Le Fret, L'Hôpital, Logonna, et des bateaux très sages ont mis le cap vers Le Faou, et d'autres on ne sait où... Mais tout fut charmant.
Comme rien ne se passe sans chansons, de talentueux poètes, musiciens, fins diseurs, ont concurrencé, avec galanterie, un féminisme sélectionné. L'auditoire a goûté avec une joie égale Mmes et MM. Coat, Créac'h, Gourmelon, Gérard, Arhan, Verdier, Le Bourg, Caër, Leguen, Nogues, Nico, Laurent, Boussard, Pavec, Le Formal, Roger, Serre, etc... Nos excuses pour des oublis involontaires.
La « Trompette en bois » fut l'objet d'applaudissements crépitants... En bois !...
Que les artisans de cette belle joie veuillent bien trouver ici l'expression de notre reconnaissance.
A l'an prochain. |
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