CAMARET
ACCIDENT MORTEL. — Dans la soirée du 1er au 2 janvier, aux « Quatre Vents », à 5 mètres de sa demeure, qui surplombe la grève, M. Joseph Ménesguen, 77 ans, trompé par l'obscurité, fit une chute de 7 mètres environ.
A cet endroit, les éboulements sont très fréquents, la falaise, composée de schiste et de glaise, se désagrège sans cesse, et le septuagénaire, ainsi que le constata l'enquête faite par la gendarmerie, fut victime d'un éboulement, comme le prouve d'ailleurs la quantité de matériaux tombée dans la grève à l'endroit de l'accident.
Il ne se passe pas une année sans que l'on ait à déplorer un accident semblable en ces parages.
Si nos souvenirs sont exacts, il y a un an le jeune Dolou, du village de Lambézen, qui regagnait son logis dans la nuit, fit une chute au même endroit. Il fut retrouvé le lendemain matin par M. Crissin, complètement inanimé.
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C'était morte-eau, la marée étant très faible; la mer haute de la nuit ne vint pas jusqu'à lui et ce fut son salut. Mais, pour le vieillard, il n'en fut pas de même, la marée étant assez forte et haute. Il fut précipité à la mer.
On entendit des cris, quelques plaintes. Puis ce fut le silence, la mer s'étant refermée sur sa proie. Les voisins accourus, munis de lanternes, firent des recherches dans la nuit, mais ce n'est qu'au petit jour que le cadavre fut découvert dans une petite crique, à quelques mètres de l'accident.
Le docteur Ropers, qui a examiné le cadavre, a délivré le permis d'inhumer. Ajoutons que M. Ménesguen jouait de malheur. Il y a quelques mois, il fut renversé par une automobile, à 5 mètres de sa demeure. Dans cet accident, il perdit un œil. |
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