Camaret. — On nous écrit : « Dans la matinée du 5 courant, il a été débarqué à Camaret, par les soins du capitaine Hautemanière, commandant le navire l'Hermine, de St-Vaast, deux pêcheurs naufragés, recueillis par lui en mer dans les circonstances suivantes :
« Un bateau d'environ 3 tonneaux, le St-Corentin, d'Audierne, monté par le patron Hervis, Jean, et les matelots Canté, Pierre et Guicher, Hervé, tous les trois de l'île-de-Sein, quittait l'île dans la soirée du 4, pour se rendre à Brest, lorsque, vers 9 h.1/2 du soir, à un mille au large du phare de Stévennec, un tourbillon de l'Est fit chavirer l'embarcation qui sombra aussitôt sous leurs pieds.
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« Le matelot Guicher ne reparut plus aux yeux de ses deux camarades. Ceux-ci furent assez heureux pour pouvoir saisir quelques planches et avirons qui surnageaient. Mais ces deux malheureux n'avaient d'autre perspective que la mort, s'attendant d'un moment à l'autre à être engloutis sous les flots.
« Qu'on juge de leur joie quand, après une heure d'angoisses, ils aperçurent deux feux qui se dirigeaient vers eux. C'était un navire, c'était le salut ; leurs cris désespérés furent entendus du capitaine qui réussit à les recueillir à son bord et qui s'empressa de leur donner tous les soins que réclamait leur état. Sa conduite est vraiment digne d'éloges. » |
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