ROSCANVEL
LA CAMPAGNE ÉLECTORALE. — La campagne électorale est ouverte.
Deux listes sont en présence : l'une présidée par l'actif M. Principe Le Mérour comprend quatre anciens conseillers.
La deuxième est formée par M. T. Madec, blessé du poumon. Cette dernière, très homogène, ne comprend que de nouvelles recrues.
Nous ne connaissons pas encore la nuance politique de ces groupes, qui semble très obscure.
M Balch, ancien maire, ne se représente pas.
M. J. Balch rend compte de son mandat
Dimanche dernier, 25 avril, M. J. Balch, maire démissionnaire et conseiller municipal sortant, dans une réunion au bourg, a rendu compte de son mandat.
Il a énuméré toutes les améliorations apportées dans sa commune par son conseil municipal, depuis quatre ans : constructions du mur de clôture de l'école des garçons ; élargissement de la route du presbytère, attendu depuis plus de 60 ans ; construction du chemin de la cale, route qui est devenue la principale artère du pays ; construction, sur la place publique du fameux édicule prévu depuis de si longues années ; innovation, dans la commune, du classement des chemins ruraux ; élargissement de la porte de Quélern, problème qui nécessita, dit-il, de nombreuses démarches, afin d'obtenir le plus possible de subventions auprès des collectivités intéressées.
Il parla ensuite de la loi de 1924 sur la révision décennale des propriétés bâties, dont l'application dans la commune, et peut-être ailleurs, est non seulement une absurdité, mais un véritable déni de justice qui ne tend que vers la spoliation de la propriété bâtie. Il continuera, dit-il, à harceler tous ceux qui assumeront la charge de représenter le peuple pour tenter la révision de cette loi antidémocratique.
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Puis il entra dans la phase finale de sa gestion municipale et précisa les motifs de sa démission.
Voici le principal passage de sa déclaration :
« Les motifs de ma démission ont été commentés de diverses façons, et j'ai tenu à vous donner ici les véritables raisons de cette retraite. Elles sont multiples, mais se résument en quelques mots, qui sont : la crise d'autorité dans l'Etat, devenue à l'état endémique. J'en déduis que, lorsqu'un citoyen assume des responsabilités, parfois très graves, et qu'en regard de ces charges il ne lui reste qu'une autorité bafouée et annihilée, il n'a plus qu'une alternative : c'est l'abandon du pouvoir.
« Ce poste honorifique, à 150 francs par an pour Roscanvel, est, malgré tout, convoité. De nouveaux et bouillants candidats envisagent toujours des projets mirifiques. C'est dans le domaine social le cycle perpétuel. On prétend quelquefois pouvoir mieux faire que son prédécesseur. On y arrive même. Les circonstances aidant, jointes à une volonté tenace et réalisatrice, des œuvres s'édifient. Mais hélas ! bien souvent aussi des obstacles moraux, matériels et surtout financiers causent des déceptions inattendue.
« Le rôle de maire dans nos petites communes rurales, par tout cet enchevêtrement de lois impossibles, est devenu la fonction d'un vrai jurisconsulte, dont les émoluements sont représentés par un beau lot de critiques, de haines et d'ingratitudes.
« Espérons que Roscanvel saura choisir dimanche prochain l'homme qui saura mener à bien les destinées de notre belle commune, en succédant à votre serviteur. » |
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