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 n° 3126

Un sloop camarétois abordé et coulé.

11/03/1932 

Arrondissement de Châteaulin

CAMARET
Le sloop « Jasmin », de Camaret, a été abordé et coulé par un vapeur esthonien
L'équipage, sain et sauf, est rentré à Camaret

Le 3 mars, à midi, le patron Albert Le Mignon, de Camaret, appareillait de Newlyn (Angleterre), pour se rendre sur les lieux de pêche, en face du port de Newquay.
Le temps est très beau, vent de la partie est-nord-est, mer belle, visibilité parfaite.
Les feux réglementaires sont allumés à 19 heures. Vers 20 heures, Albert Le Mignon donne la route à faire aux deux hommes prenant le quart et descend se coucher.
Le bateau fait à ce moment route au plus près, tribord amures, cap au nord, quart nord-est au compas.
Les hommes de quart aperçoivent, vers 20 h. 30, un vapeur venant dans leur direction et faisant route au sud-ouest. Ils voient son feu rouge par bâbord et jugent qu'il doit passer au large et assez loin du Jasmin.
Tout à coup, le vapeur revient sur bâbord, faisant route au sud-sud-est. Immédiatement, voyant le danger, les matelots de quart alertent l'équipage endormi en criant : "Debout! On va nous aborder !"

L'abordage

Le patron Albert Le Mignon monte immédiatement sur le pont et voit l'étrave du vapeur s'avançant sur le sloop. La collision est inévitable. Le Jasmin est abordé sur l'avant des haubans de bâbord.
Le voilier vire de bord sous le choc formidable et, après avoir râclé le vapeur sur toute sa longueur, sombre rapidement, en moins de cinq minutes.

Le sauvetage

Le Mignon ne perd pas son sang-froid.
Il aperçoit le canot annexe qui flotte.
Il ordonne à ses hommes d'y embarquer. Un aviron se trouve à portée et sert aux marins pour s'éloigner en hâte du vapeur, qui leur paraît immense et semble vouloir les happer.
Le vapeur s'est éloigné aussi et on aperçoit ses feux à un mille de l'avant du petit canot. Il stoppe, en travers au vent.
Pas de bouées lumineuses ni d'embarcations mises à la mer.
Après bien des efforts, les naufragés se rapprochent du vapeur.
A la deuxième tentative, une bosse est prise par le cargo et une échelle permet aux Camarétois de monter à bord.
Il était temps ! Les forces humaines ont des limites et Le Mignon et ses compagnons étaient exténués.

Un capitaine inhumain
Les pêcheurs constatèrent que toutes les embarcations étaient aux bossoirs.
Deux dames et un officier du vapeur offrirent un cordial aux naufragés. Mais le capitaine, survenant à ce moment, confisqua la bouteille de rhum.
Le bateau fit route sur Penzance, où il arriva à 1 h. 30, le 4 mars.
Pendant ce temps, les malheureux Camarétois, que l'on avait fait coucher dans la chaufferie, au-dessus des chaudières, sans doute pour les faire sécher plus vite, demeuraient sans aucun réconfort.
Ils durent attendre 9 heures, heure à laquelle la douane, montant à bord, un repas leur fut servi.
Des chapeaux et de mauvais chaussons furent distribués aux naufragés, que l'on remit ensuite entre les mains de l'agent consulaire de France à Penzance.
Le vapeur esthonien est l'Ellind, du port de Parun.
Les Camarétois n'ont pu sauver ni effets, ni papiers de bord.

Rapatriés
Les naufragés débarquèrent au Havre le 8 mars. Après avoir reçu un secours du quartier, ils firent route sur leur port, où ils sont arrivés au complet jeudi matin.
Ils sont en excellente santé, mais peu satisfaits de la façon dont ils ont été traités à bord de l'abordeur.

Les rescapés
Voici la liste des hommes de l'équipage du Jasmin, sloop de 27 tonneaux :
Albert Le Mignon, patron ; les matelots Jean Kerdreux, Alain Marchand, François Dinahet et Louis Sévellec.
La malchance s'abat décidément sur la flottille camarétoise. Après le Ty-Mor au Portugal, le Thémis en Angleterre, voici encore le Jasmin ! Trois beaux bateaux, bien commandés, disparaissent ainsi en l'espace de quelques mois.
A signaler que le Red-ar-Mor a été aussi abordé dernièrement, par nuit noire, par un grand vapeur. Il n'a dû son salut qu'à une manœuvre magnifique du patron François Rolland, marin plein de sang-froid.
En ce qui concerne le Jasmin, aucune manœuvre pour éviter l'abordage n'était possible de la part du sloop.
C'est par miracle que Camaret ne soit pas, une fois de plus, en deuil.
Nos marins sont à féliciter pour leur bonne tenue et le bel exemple de courage qu'ils ont montré aux marins esthoniens.

Camaret    abordage    naufrage    sauvetage                   

article issu de : La Dépêche de Brest    

 
 
 

 

 

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