CAMARET
Acte de dévouement. — Vendredi, vers 17 h. 30, la jeune Marie-Thérèse Talagas, 11 ans, fille d'un patron pêcheur, demeurant quai Gustave Toudouze, à Camaret, s'amusait sur la cale qui se trouve devant le domicile de ses parents, quand, pour une cause indéterminée, elle tomba à la mer.
Personne, à ce moment, sur le quai, à cet endroit.
A bord du sloop « Saint-Corentin », en partance pour l'Angleterre, le novice Victor Cornec, 17 ans, fils du patron du « Saint-Corentin », Pierre Cornec, voit tout à coup un corps flotter entre les canots amarrés au sloop. Sans perdre une seconde, il saute dans une embarcation et arrive à temps pour retirer de l'eau l'infortunée fillette qui, ayant perdu connaissance, allait couler à pic.
Aidé de son père, il la transporta sur le quai, où le matelot des douanes Joseph Ancel, attiré par le rassemblement, lui appliqua méthodiquement les soins à donner aux noyés.
Après une demi-heure d'efforts, Ancel eut la joie de voir l'enfant reprendre enfin ses sens.
La jeune Marie-Thérèse Talagas fut alors portée chez sa mère, affolée, où le docteur Ropers, mandé entre-temps, vint dans la soirée lui prodiguer ses soins éclairés.
|
A cette occasion, il est rappelé une fois de plus aux parents les dangers extrêmement graves auxquels s'exposent leurs enfants, souvent en très bas âge, quand ils sont laissés sans surveillance aucune, prenant leurs ébats sur le bord des quais et maintes fois même dans les embarcations à flot.
Dans le cas présent, il est certain que sans l'intervention inopinée du jeune Cornec, qui, seul, rappelons-le, avait aperçu la petite Thérèse, cette dernière se serait infailliblement noyée.
Il reste, en complimentant Victor Cornec de son sang-froid, à adresser au matelot des douanes Joseph Ancel des félicitations d'autant plus vives que sont proverbiales ses qualités de modestie.
De plus, nous sommes heureux de signaler la bravoure et l'esprit d'initiative dont a fait preuve, depuis plusieurs années, le personnel des douanes de Camaret, en accomplissant de nombreux sauvetages et dans des conditions périlleuses parfois pour leurs auteurs. |
 |