CAMARET
GRAVE ACCIDENT D'AUTO
Mme Férec est tuée mari, trésorier des Invalides, est gravement blessé
Vendredi soir, vers 21 h. 15, un grave accident d'auto est survenu quai Toudouze, causant deux victimes honorablement connues à Camaret, Mme et M. Jules Férec, officier d'administration en retraite, chevalier de la Légion d'honneur, actuellement trésorier des invalides à Camaret-sur-Mer. L'accident s'est produit dans les circonstances suivantes :
M. Louis de Fay, caporal au 94e d'infanterie, en permission dans sa famille à Crozon, circulait en auto sur le quai Gustave Toudouze en compagnie de deux camarades, lorsque par suite d'une embardée l'auto se porta à droite et emprunta le trottoir, happant les deux paisibles promeneurs revenant de chez leur mère et marchant dans le même sens.
Le choc fut mortel : les témoins de l'accident se portèrent au secours des victimes et faisant reculer la voiture réussirent à dégager Mme Férec, qui portait de graves blessures à la tête et sur le corps, et son mari, gravement blessé au genou, pendant que l'on faisait prévenir M. le docteur Ropers, qui arriva en toute hâte, prodiguant les premiers soins et qui fit transporter les blessés à leur domicile.
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Malgré ces soins, Mme Férec succomba une heure et demie après dans d'atroces souffrances. M. Férec, moins atteint, est resté dans le coma pendant plusieurs heures et ce n'est que vers cinq heures ce matin, avec ménagement qu'on lui apprit la mort de son épouse.
Le brigadier Blain et le gendarme Cochard de la brigade de Crozon sont arrivés sur les lieux hier soir pour établir les responsabilités qui, sans nul doute, reviennent au conducteur, qui prétend avoir été distrait en regardant à l'arrière et de ce fait eut un coup de volant malheureux portant sa voiture sur le trottoir.
M. de Fay père, très considéré à Crozon, aussitôt avisé de l'accident causé par son fils, se rendit à Camaret pour prendre des nouvelles des blessés et apprit avec douleur le décès de Mme Férec.
Toute la population est dans la consternation depuis l'annonce de cette horrible nouvelle. Nous venons d'apprendre que l'état de M. Férec s'améliore.
Nous présentons à M. Férec et à toute sa famille nos condoléances les plus sincères. |
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