LE MINISTRE DE LA MARINE, AVANT DE REGAGNER PARIS EN AVION, A VISITÉ HIER LE « DUNKERQUE » ET LA BASE AÉRONAUTIQUE DE LANVÉOC-POULMIC
[...]
Le ministre de la Marine débarquait à 10 h. 15 dans le petit port construit près de la base d'hydraviation où est mouillée, toujours prête à se porter au secours d'un appareil en difficultés, une vedette rapide munie de la T. S. F.
M. Campinchi visita les installations de cette base aéronautique qui, dans deux ans, sera la plus importante de France pour la surveillance du littoral, de Dunkerque à la Bidassoa.
Une des deux grues électriques de 40 tonnes souleva un hydravion qui venait d'amérir, le chargea sur un chariot qui le conduisit dans le grand hangar, long de 160 mètres, construit en bordure d'un vaste terre-plein, face à la mer. [...]
Un deuxième hangar, de mêmes dimensions, va être construit dans le prolongement de celui qu'a visité, hier, avec intérêt, le ministre. [...]
M. Campinchi parcourut ensuite rapidement les magasins de torpilles, les ateliers de réparations, de montage et d'arrimage, et des bancs d'essais des moteurs et constata que la construction de nouveaux magasins et ateliers était poussée avec activité.
On lui fit voir, qu'en cas de panne du courant électrique, une puissante centrale pourrait y remédier instantanément.
Le ministre s'arrêta devant l'entrée de l'abri de bombardement du personnel, creusé en demi-cercle sous la falaise et fit l'ascension de celle-ci.
Il s'arrêta à mi-côte pour visiter la caserne, aux pièces bien aérées, construites avec le maximum de confort et d'hygiène; s'arrêta à la cuisine devant l'immense fourneau au mazout, et à l'infirmerie, dont il constata la parfaite organisation. Il vit avec plaisir que la construction d'un foyer avec salle de théâtre et de cinéma était commencée et qu'un terrain de jeux allait être aménagé.
|
M. Campinchi parcourut l'immeuble réservé aux officiers mariniers, aux chambres spacieuses et gaies; par l'une des nombreuses fenêtres, laissant entrer à flot l'air et la lumière, il jeta un coup d'œil sur le magnifique panorama de la rade.
Un peu plus haut, se trouvent les habitations des officiers, avec salle de réunion, salles à manger, etc.
M. Campinchi poursuivit l'ascension de la colline haute de 80 mètres. Il parvint sur le plateau où est établi le vaste terrain d'envol et d'atterrissage des avions.
L'aviation
En un an, explique-t-on au ministre, ce vaste terrain a été réglé et aplani sur une surface de 750.000 mètres carrés. Cela a nécessité un gros travail puisqu'il a fallu démolir 30.000 mètres cubes de talus, extraire 2.500 souches d'arbres, déblayer pour terrassements 80.000 mètres cube de terre.
Aujourd'hui, le gazon a poussé sur cette plaine où les avions roulent avec aisance.
Sous quatre grands hangars métalliques dont les toits arrondis brillent sous un rayon de pâle soleil, sont garés les escadrilles d'avions du Béarn. Une plate-forme, de la dimension du pont du navire porte-avions, sert aux aviateurs à s'exercer aux appontages en mer.
On aperçoit en contre-bas du plateau l'antenne et la station de T. S. F.
Une cité jardin
Sur la route qui conduit au bourg de Lanvéoc, on va construire avant la fin de l'année, un groupe de cinq pavillons, entourés de jardins pour loger les officiers et un autre groupe de dix coquettes maisons qui seront louées aux ouvriers. 400 familles pourront habiter cette cité-jardin à proximité du bourg.
La visite de la base aéronautique se termine là. [...] |
 |