On nous écrit, le 1er janvier, de Camaret: — Aujourd'hui, vers 1 h. 1/2 après-midi, on prévenait l'équipage du canot de sauvetage qu'un bateau de Douarnenez réclamait du secours. Ce bateau avait mouillé tout près de la côte, au cap Trémot, baie de Camaret. Le vent soufflait de l'ouest en tempête ; sa situation était des plus périlleuses.
La mer était basse; il fallait transporter le bateau de sauvetage à l'extrémité de la chaussée Notre-Dame.
Au cours de cette manoeuvre, deux douaniers sautèrent dans leur bateau pour aller au plus vite prêter aide aux naufragés. Mais ils virent bientôt que leur frêle embarcation ne pouvait tenir la mer à cause de la violence du vent. Menacés eux-mêmes de faire naufrage, ils durent jeter l'ancre.
Cependant un autre bateau de pêche, le Lys de Portugal, monté par les nommés Douguet (Pierre), Douguet (François), Meilard (Pierre) et Gay (Jean) appareillait et faisait route vers l'embarcation en détresse. Il parvint à l'accoster ;
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mais les pêcheurs de Douarnenez qui composaient l'équipage refusèrent de s'embarquer. Ils apercevaient le bateau de sauvetage et préféraient passer à son bord. Le Lys de Portugal fut donc obligé de s'en revenir. Comme il rasait l'embarcation des douaniers, l'équipage invita ceux-ci à venir à bord, mais ils ne voulurent pas quitter leur bateau. Les sauveteurs regagnèrent donc Camaret où ils arrivèrent trempés jusqu'aux os.
Quant aux douaniers, leur bateau fut jeté à la côte avec la mer pleine et ils se sauvèrent à la nage.
Un quatrième bateau, la Sérieuse, patron Garrec (Toussaint), avait appareillé pour aller au secours des douaniers ; mais il revint au port sans être allé jusqu'à eux.
Pendant ce temps, le canot de sauvetage rentrait avec l'équipage du bateau de Douarnenez, qui porte le n°12. Un accident était arrivé au moment où on le lançait. Une des roues du chariot avait passé sur la cuisse du nommé Callec (Gabriel) ; mais elle ne lui a fait, paraît-il, que des contusions sans gravité. |
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