Crozon. — On nous écrit : « Lundi, 22 mai, vers 11 h 1/2 du soir, M. Caboucin, maître de la marine en retraite à Lanvéoc, revenait de Morgat en voiture avec sa femme, sa fille et un petit garçon de huit ans, le jeune Kerdreux, fils d'un employé du port. La voiture qui montait au pas la côte qui mène de Morgat à Crozon lorsque, au détour du manoir de Keramprovost, l'arrivée soudaine de l'omnibus de M. Guiffant, qui descendait au trot, mit tout à coup nos voyageurs dans un péril extrême.
Effrayé par le bruit de cet omnibus, le cheval de M. Caboucin cassa ses rênes et fit demi-tour.
En dépit des efforts des conducteurs, les deux voitures se heurtèrent.
Le char-à-bancs, dont quelques éclats volèrent au loin, chavira et les personnes qu'il contenait furent projetées sur le sol en avant des roues.
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Le cheval continuait sa course, lorsque M. Cariou, directeur de l'école communale, qui passait en ce moment accompagné de Mme Cariou, s'élança à la tête du cheval et parvint à le maîtriser. La roue n'était plus qu'à quelques centimètres du petit Kerdreux. « Quand vous avez arrêté le cheval, disait un moment après cet enfant à son sauveur, la roue allait me passer sur le cou. » Le dévouement et le sang-froid dont a fait preuve M. Cariou sont d'autant plus dignes d'éloges que c'est, placé sur le bord opposé d'un aqueduc élevé que le cheval allait franchir, que M. Cariou lui a opposé de la résistance et a réussi très heureusement à l'arrêter court.
« Nous appelons sur la belle conduite de M. Cariou l'attention de qui de droit. Il a certainement prévenu, par son intervention courageuse, quelque grave malheur. » |
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