Landévennec.
Notre correspondant nous écrit :
« Encore un terrible accident. Il vient augmenter la liste déjà trop longue de ceux qui sont dus à l'imprudence avec laquelle on manie trop souvent les armes à feu.
« La famille de Chalus habite l'ancienne abbaye de Landévennec. Dimanche, pendant l'absence de M. et de Mme de Chalus, plusieurs enfants et jeunes gens se trouvaient réunis, vers 4 heures du soir, dans une serre attenante à cette maison.
« Tout à coup l'un d'eux, Lescop (François), journalier au service de M. de Chalus, avisa un râtelier d'armes de chasse suspendu au mur d'une galerie. Il s'empara d'une de ces armes en disant: « Voilà un fusil bien rouillé, je vais le nettoyer. » Il joignit immédiatement l'acte aux paroles. Mais une détonation retentit et le plomb, dont le fusil avait été chargé en vue de tirer des canards, alla broyer la jambe d'un jeune homme, Michel Laurant.
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« Tiré à bout portant, le coup fit balle, c'est ce qui empêcha les autres jeunes gens et les enfants de M. de Chalus, qui étaient tout près de la victime, d'être blessés. Le docteur Gouzer, médecin de la marine, fut mandé un toute hâte auprès de Laurant, lui prodigua des soins empressés auxquels il doit, sans doute la conservation de sa vie.
« Le docteur Louboutin, de Crozon, arriva ensuite. Il jugea indispensable le transport de Laurant à l'hospice de Brest où on lui ferait l'amputation.
Le malheureux a été embarqué sur le Sémiramis, chaloupe à vapeur de la station de Landévennec.
« La famille éplorée assistait à son départ.
« Les journaux de Brest nous apprennent que M. le docteur Lézeleuc a pratiqué l'opération nécessaire.
« Michel Laurant était avec son frère le soutien d'une vieille mère qui est veuve et de deux sœurs. » |
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