Landévennec, 26 août. — Le côtre de plaisance Jeanne, jaugeant 2 tx 63, de construction récente, appartenant à M. Sévère, du Faou, était sur la rivière et cherchait un lieu de pêche favorable. Il y avait sept hommes à bord, le patron compris. Le temps était à grains, la mer creuse et agitée.
A hauteur de l'anse du Bourg et presque en face du lieu dit le Sillon-aux-Anglais, l'embarcation, immédiatement après avoir viré, fut assaillie par une rafale. Elle s'engagea avant même que les écoutes pussent être filées, s'emplit et coula presque à pic.
Heureusement pour les naufragés, la chaloupe non pontée Reine-des-Anges, patron Nédellec (Jean-Louis), ayant quatre hommes d'équipage à bord, naviguait dans les mêmes eaux. Il put, malgré son lourd chargement d'ardoises, se porter au secours des naufragés et en recueillir six, dont un, le nommé Marc (Jean), déjà sans connaissance, n'a pu être rappelé à la vie.
Un second, nommé Omnès, quartier-maitre en retraite, a disparu, sans qu'on ait pu retrouver même son cadavre.
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Il était âgé de 54 ans, marié, et avait trois enfants.
Le corps de Marc a été ramené au Faou. Le malheureux, retraité de la marine, était âgé de 63 ans, veuf et père de trois enfants.
Ce triste événement a mis en émoi la population du bourg de Landévennec où les personnes échappées au naufrage ont trouvé des habits de rechange et les soins dont ils avaient besoin.
Quant à la Jeanne, on ne désespère pas de la renflouer, si les grands courants qui existent actuellement ne l'ont pas entraînée au-delà des limites où s'opèrent les recherches.
Ajoutons qu'au moment de l'accident, le yacht Goéland, à M. de Mougon, de Tibidy, se trouvait dans le vent et à une faible distance de la Jeanne.
Les personnes qui le montaient devaient être très occupées à leurs manœuvres, car il semble qu'elles ne se sont pas aperçues à temps de l'accident, sinon elles eussent pu venir au secours des naufragés avant l'arrivée de la Reine-des-Anges. |
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