Audience du 23 janvier 1895.
— Le Monze (Alain-Marie), 19 ans, cultivateur à Lanvernazal, en Roscanvel, faisait le réveillon avec ses trois camarades Postic, Carn et Hénaff. Ils entrèrent dans le débit de Carn (Jean-Marie), vers trois heures du matin, demandèrent un litre d'eau-de-vie et burent chacun un verre. Ils étaient tous pris de boisson.
Tout d'un coup l'un d'eux se mit à dire : « Je ne sais pas si nous pourrons boire le litre tout entier. » Postic riposta qu'il boirait bien un quart tout seul. Un pari s'engagea entre Le Monze et Postic.
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Ce dernier absorba le quart d'eau-de-vie d'un trait, mais il tomba aussitôt à la renverse.
Hénaff et Carn le saisirent alors, le relevèrent et essayèrent de le faire vomir; mais, voyant qu'il ne pouvaient y réussir, ils le transportèrent près d'une fontaine et le déposèrent sur un canot qui se trouvait là.
Vers neuf heures du matin, le pauvre Postic a été trouvé mort dans le canot.
Le tribunal, n'ayant pas trouvé que l'homicide par imprudence était suffisamment établi, a acquitté Le Monze. |
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