Ouf ! Les vibrations ont cessé, et Morvarc’h se sent soulagé.
Mais en levant les yeux, je vois devant, à droite et à gauche, des
lumières de bateaux. Il doit y en avoir au moins trois, sans
doute pas si loin car, dans cette ambiance d’embruns, on n’a
pas une grande visibilité. Ces lumières me paraissent verdâtres
dans un halo, mais je ne rêve pas… Je préfère encore revirer
que de me repointer sur le bord du rail sans visibilité et sans
grande facilité de manœuvre. Encore un grand claquement de la
bôme, et je me retrouve vent arrière.
J’arrive à mettre le bateau au bon cap, mais, vent de travers,
sans grande vitesse, c’est plutôt une allure de cape courante.
Dans ce cas, je me dirige tout doucement, mais sûrement, vers le
plateau de Molène qui est encore assez loin, mais tout de même…
J’en étais là de mes réflexions quand, brusquement, une
ombre sur bâbord tombe d’en haut, au niveau des haubans.